Les fondamentaux de la FILE
construire l’avenir des enfants, ça commence dès à présent !
UN OBJECTIF : OFFRIR UN ACCUEIL DE QUALITÉ ACCESSIBLE À CHAQUE ENFANT
La reconnaissance des Droits de l’Enfant doit guider l’ensemble des politiques publiques. Il est impensable pour la FILE de continuer à mener une politique de réformes fragmentées ou de détricoter petit à petit des ambitions fortes pour notre secteur. Le Gouvernement doit se doter d’une politique globale et intégrée de l’enfance (0-18 ans), en affirmant en priorité l’intérêt supérieur de l’enfant. Chaque enfant a droit à grandir, se développer, s’émanciper dans un autre milieu de vie que sa famille (et l’école pour les plus grands), en étant accueilli par du personnel reconnu, qualifié et formé.
PRINCIPALES RECOMMANDATIONS DE LA FILE
Les milieux et les lieux d’accueil remplissent différentes fonctions : fonctions éducatives, sociales et de de conciliation entre les vies familiales et professionnelles. C’est précisément car il s’agit de lieux éducatifs pour l’enfant que la FILE estime que les pouvoirs publics doivent investir massivement dans le secteur de l’enfance.
L’accueil d’un enfant requiert des compétences fines, des capacités d’action, d’observation et d’analyse et donc une formation de qualité. Cela se réfléchit, se prépare et ne peut pas s’apprendre « simplement » sur le terrain.
Un enfant, quel que soit son âge (et plus particulièrement encore pour les plus jeunes), a besoin de personnes faisant figure de référence, que celles-ci soient compétentes pour être à l’écoute de ses besoins, le soutenir et l’accompagner dans son quotidien. Pour pouvoir effectuer un travail de qualité, et prendre soin de la relation avec l’enfant, il est indispensable d’augmenter les taux d’encadrement (1/5 en petite enfance, 1/12 pour les plus grands). Il devient urgent de financer la réforme MILAC (2019) et d’entamer la mise en place d’une réforme de l’Accueil temps libre en octroyant à ce secteur les moyens nécessaires à sa professionnalisation, bien trop lente ces 20 dernières années.
La réforme du calendrier scolaire est un premier pas vers une amélioration des rythmes de l’enfant, mais la réforme des rythmes journaliers doit se mettre en place dans les prochaines années, en associant le secteur de l’Accueil temps libre dans les réflexions. Les différentes équipes éducatives doivent collaborer de concert pour le bien-être et le développement de tous les enfants.
Pour ce faire, les milieux d’accueil doivent obtenir les moyens de leurs ambitions (investissement financier massif tant dans les frais de fonctionnement que de personnel, avoir des infrastructures adaptées et en nombre suffisant). La pénurie de places d’accueil en petite enfance accessibles que nous retrouvons aujourd’hui en Fédération Wallonie-Bruxelles entraine des solutions d’accueil/de garde alternatives boiteuses pour les familles (accueil non déclaré, surcapacités…) et l’exclusion d’une grande partie des enfants, en particulier les plus précarisés. À l’instar d’autres institutions, la FILE demande la création de nouvelles places d’accueil de qualité (augmentation des taux de couverture de 50% en petite enfance ainsi que l’augmentation du subventionnement et du soutien aux milieux d’accueil existants). L’ouverture de places de qualité ne peut faire l’impasse d’une augmentation de la norme d’encadrement et de subventionnement en petite enfance.
Dans le secteur de l’Accueil temps libre, la priorité doit aller à la lutte contre les précarités cumulées que vivent les professionnels et les professionnelles (statuts, rémunérations…). L’Accueil temps libre est un troisième lieu de vie de l’enfant. La diversité de l’offre d’accueil extrascolaire, des écoles de devoirs et des centres de vacances agréés par l’ONE doit être renforcée et soutenue par un refinancement massif des opérateurs.
Les familles doivent pouvoir avoir le choix d’accéder aux milieux d’accueil, dans des conditions qui soient favorables pour l’enfant et ses parents. Une souplesse est indispensable pour permettre à des familles plus éloignées des milieux d’accueil, ou ayant un enfant à besoins spécifiques, de se sentir légitimes dans ce droit (accessibilité). Les différents niveaux de pouvoir doivent travailler de concert afin d’améliorer la conciliation des temps de vie pour les parents, en allongeant le congé de co-parent, et celui de maternité, et en rémunérant davantage les congés parentaux. Ces avancées pourraient permettre de retarder l’entrée en milieu d’accueil des enfants, si les parents le souhaitent, jusqu’aux 6 mois de l’enfant.
Il n’est pas pensable pour la FILE que les lieux d’accueil soient considérés par le prisme de l’économie marchande. Il s’agit, avant toute chose, de lieux d’accueil, d’éducation et de soins et protégés à ce titre. La qualité de l’accueil passe par une réglementation claire permettant de résister à toute forme de marchandisation du secteur. La marchandisation du secteur entraine un recul de l’accessibilité des milieux d’accueil à toutes les familles.
Dans un contexte en Fédération Wallonie-Bruxelles où l’accent est mis sur une accessibilité des milieux d’accueil pour les familles les plus éloignées, céder la place à des logiques de marché serait un retour en arrière désastreux.
Sans force de travail qualifiée, aucun accueil de qualité ne sera possible. La reconnaissance et la valorisation des métiers de l’enfance sont une priorité de la prochaine législature. L’enjeu est de taille pour rencontrer les ambitions autour de l’enfance : augmentation et subventionnement des barèmes de tous les secteurs, reconnaissance du métier, valorisation sociale, attractivité, conditions de travail et statuts décents…
Les professionnels et les professionnelle de l’enfance doivent pouvoir bénéficier d’une formation initiale à hauteur des enjeux et du métier d’aujourd’hui, et poursuivre leur formation par la formation continue et des journées pédagogiques. L’ONE doit pouvoir pleinement jouer son rôle d’accompagnement et de soutien à la qualité de l’accueil, tant en petite enfance qu’en accueil temps libre. Il doit continuer à soutenir une politique de formation initiale et continue. La mobilité professionnelle, les dispositifs de tutorat, de valorisation des compétences sont des moyens d’attirer de nouvelles vocations. Les réunions d’équipes, les temps d’échanges et de retours réflexifs sur les pratiques font aussi partie intégrante du métier. Ceux-ci doivent pouvoir être reconnus et subventionnés par l’ONE.