Rapport IGAS sur les crèches en France : Qualité de l’accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches
En 2022, suite à un incident grave dans une crèche de Lyon, le Ministre français des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées a confié à l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) une mission « d’évaluation des processus et des mesures mis en œuvre afin de garantir la sécurité et la bientraitance des enfants accueillis en établissement d’accueil du jeune enfant (EAJE) ».
Cette mission avait pour but d’identifier les facteurs qui influencent la qualité de l’accueil ou qui constituent des risques de dérives et de maltraitance individuelle et institutionnelle. Celle-ci avait également comme objectif de dégager des axes pour un accueil de qualité et des recommandations dans ce sens. Ce 11 avril dernier, le rapport a été publié ; en voici les grandes lignes.
Ce rapport dresse un constat sur la qualité de l’accueil en France et propose des pistes concrètes définies selon des axes prioritaires pour orienter les politiques publiques. La situation n’est pas identique en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais les recommandations de ce rapport sont en accord avec les recommandations de l’ONE et de la FILE concernant la qualité de l’accueil. En voici une note synthétique.
Le rapport dresse en effet le constat « d’une qualité d’accueil particulièrement hétérogène dans les EAJE, le secteur présentant des établissements de grande qualité, portés par une réflexion pédagogique approfondie, comme des établissements de qualité très dégradée. Si la perspective du rapport consiste à souligner les risques et les dysfonctionnements possibles au sein de ces établissements, ces insuffisances ne diminuent en rien la qualité de nombreux projets et l’engagement fort de nombreux professionnel.le.s. ».
Un déficit de qualité observé, quelles en sont les causes ?
Les normes d’encadrement, la formation des professionnel.le.s, la diffusion des bonnes pratiques et des connaissances sur le jeune enfant, le pilotage administratif, les modalités de financement, la qualité du bâtiment et de l’aménagement intérieur et la capacité générale à répondre aux besoins des enfants sont autant de facteurs influençant la qualité de l’accueil.
« La dégradation de la qualité peut entraîner des carences dans la sécurisation affective et dans l’éveil des enfants, autant qu’un épuisement des professionnel.le.s, qui ne parviennent plus à accueillir les enfants dans les conditions requises. De ce point de vue, la pénurie de professionnel.le.s qui touche le secteur constitue un facteur aggravant autant qu’un symptôme. Les faibles niveaux de rémunération, la qualité de vie au travail, le sentiment de ne pas pouvoir accorder à l’enfant le temps dont il a besoin ne permettent pas d’attirer et de fidéliser le personnel. »
Le rapport met en évidence que ce déficit de qualité peut amener de la maltraitance : « négligence du fait de contraintes de l’organisation qui priment sur les besoins de la personne accueillie, non-respect des rythmes individuels, dévalorisation, humiliation, forçage, violence verbale et physique… L’accueil collectif des jeunes enfants est un secteur qui tend à être idéalisé, et dont on ne reconnaît ni la pénibilité ni les risques, au détriment des enfants comme des professionnel.le.s. A ce titre, la mission juge essentiel d’opérer un changement de regard pour replacer les EAJE à leur juste place, celle d’un accueil de personnes en situation d’extrême vulnérabilité et d’extrême dépendance, et de prendre la mesure de ce que ce type d’activités implique en termes de conditions de travail, de temps nécessaire à l’accompagnement des personnes, de formation, de prévention des risques, d’évaluation et de contrôle ».
Avec ces constats, 7 axes stratégiques ont été élaborés afin d’améliorer la qualité du secteur :
Pour lire l’entièreté du rapport, c’est par ici !